Industrie 4.0 et RSE : comment vraiment réduire l’empreinte carbone ?

  • 14/09/2022

Si les outils digitaux sont vecteurs d’optimisation des consommations et donc, de réduction des émissions de CO2 sur l’ensemble de la chaîne de valeur, leur empreinte n’est pour autant pas neutre. Alors comment réellement réduire les impacts de la production industrielle ? Focus sur les bonus et les malus du digital ainsi que les outils et les bonnes pratiques à privilégier.

Les bonus du digital : consommer moins pour émettre moins

La clé de voûte de la réduction des émissions de gaz à effet de serre réside dans l’optimisation des consommations en énergie, que cela soit de manière directe ou indirecte. Pour cela, la Smart Industry s’est dotée d’outils redoutablement efficaces qui traquent automatiquement toute déperdition énergétique ou calorique.

Les capteurs IoT assurent le monitoring de la qualité de l’air, des consommations et déperditions des bâtiments, des circuits d’air comprimé… etc. Utilisés comme outils de diagnostic, ils permettent d’évaluer la performance de chaque maillon d’une chaîne de production pour l’améliorer. Appliqués à la logistique, ils permettent d’optimiser le stockage, la livraison et d’économiser les kilomètres à vide.

L’IoT est aussi indispensable à la maintenance prédictive, là où les défaillances et arrêts intempestifs sont à la fois impactant sur le plan opérationnel mais aussi sur l’empreinte carbone. En effet, le redémarrage des machines induit bien souvent un pic de consommation ! En anticipant la panne grâce à l’analyse automatisée de signaux faibles, l’outil industriel est mieux entretenu et plus durable.

Le recours aux jumeaux numériques via la simulation numérique ou le PLM permet également de réduire les impacts de la production. En effet, l’optimisation du sourcing pour réduire l’empreinte des matières premières utilisées et l’anticipation des impacts de chaque pièce ou de chaque mode de fabrication permet de maîtriser très amont l’empreinte finale, et cela jusqu’au recyclage du produit.

Enfin, citons les nouveaux modes de travail à distance et en mobilité, eux-mêmes vecteurs d’optimisation des consommations et des émissions. Le télétravail permet d’éviter les déplacements et le recours aux énergies fossiles mais aussi l’occupation d’espaces de travail collectifs trop vastes et gourmands en énergies.

Les malus du digital : comment compenser l’empreinte carbone du digital ?

Hélas, le digital est cependant loin d’être neutre en termes d’empreinte carbone. Au-delà des consommations et émissions issues des data centers, ce sont surtout les impacts liés à la production et l’utilisation même de l’ensemble de ces outils et équipements digitaux qui sont incriminés.Le numérique représenterait aujourd’hui 3 à 4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde et2,5 % de l’empreinte carbone française1. Consommatrice en énergie et en ressources disputées (terres rares, lithium…), leur production est fortement émettrice, d’autant que la durée de vie de ces équipements n’est que peu pérenne, du fait des batteries pour lesquelles l’enjeu du recyclage n’est pas résolu, et du rythme effréné de la course à l’innovation et aux progrès technologiques les rendant obsolètes rapidement.

C’est donc du côté de l’utilisation que des pratiques vertueuses peuvent être facilement adoptées. A commencer par interroger et évaluer systématiquement ses besoins et usages pour mieux piloter et arbitrer les orientations technologiques. En effet, multiplier les capteurs n’est vertueux que si leur consommation énergétique est intégrée à l’équation des objectifs d’optimisation fixés ! Idem du côté des systèmes d’information devenus pléthoriques, souvent redondants et qu’il faut régulièrement réévaluer dans leur ensemble pour identifier les sources d’amélioration. Enfin, chaque salarié peut, de la même manière qu’il a appris à ne plus imprimer plus que de raison, apprendre à rationaliser ses usages en termes de stockage des données, de taille des pièces jointes envoyées, de consommations inutiles de ses équipements… Bref, prendre conscience de sa propre empreinte carbone !


Ainsi, s’il figure parmi les instruments à privilégier pour réduire l’empreinte carbone industrielle, le digital est aussi à traiter comme une source d’impacts à mesurer et minimiser. Un défi supplémentaire pour l’industrie du digital qui innove constamment pour rendre ces outils moins énergivores et plus pérennes.

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