Industrie 4.0 et zéro papier : le sens de l’Histoire

  • 15/02/2023

Portée par un volontarisme politique tant européen que national depuis près de 20 ans, la dématérialisation et l’abandon progressif de l’usage du papier s’imposent comme irréversibles dans les usages professionnels, industriels compris. La crise sanitaire et la nécessité de maintenir l’activité à distance a agi comme accélérateur du sens de l’Histoire, révélant l’inéluctabilité de la digitalisation des échanges.

Un volontarisme légistalif et réglementaire

C’est la Commission européenne qui a lancé le mouvement en 2014 avec la directive 2014/55/EU « electronic invoicing in public procurement ». Celle-ci impose l’obligation pour une administration publique d’accepter les factures électroniques de ses fournisseurs. Chaque État-membre avait jusqu’au 18 avril 2018 pour mettre en place des mesures de transposition de cette directive dans leur législation nationale.

En France, l’ordonnance adoptée dans la foulée du texte européen impose aux entreprises de recourir à la facturation électronique lorsqu’elles adressent des factures à l’Administration (l’État, les collectivités territoriales et leurs établissements publics respectifs). Cette réglementation est entrée en vigueur en 2017 pour les grandes entreprises et les personnes publiques, en 2018 pour les entreprises de taille intermédiaire, en 2019 pour les petites et moyennes entreprises (PME) et en 2020 pour les micro-entreprises.

Vectrice de modernisation et d’économie, la dématérialisation se révèle aussi un redoutable outil de lutte contre la fraude. Ainsi, l'article 153 de la loi de finances pour 2020 a posé le principe de la mise en place progressive du recours obligatoire à la facturation sous forme électronique dans le cadre des relations entre opérateurs assujettis à la TVA. L’ordonnance 2021-1190 du 15 septembre 2021 a ainsi prévu qu’une obligation de réception de factures électroniques s’appliquera à compter du 1er juillet 2024 et qu’une obligation d'émission des factures par voie électronique et de transmission de données entrera en vigueur progressivement, selon un calendrier déterminé en fonction de la taille des entreprises, entre le 1er juillet 2024 et le 1er juillet 2026.

Le Covid : l'aléa accélérateur de l'Histoire

Dans les usines, comme partout, le début de la pandémie s’est accompagné d’une incertitude quant à la transmissibilité du virus par contact indirect. Des études in vitro évoquaient une survie du virus sur les surfaces allant de 24 heures sur le carton jusqu’à quelques jours 5 jours sur l’acier inoxydable ! La transmission de la main à la main de documents imprimés paraissait alors dangereuse. Un risque perçu qui a largement contribué à favoriser l’usage d’outils de communication digitaux, implémentés à l’occasion ou déjà existants avant crise mais sous-exploités par habitude de l’impression. Heureusement, le temps et l’observation du virus et de sa transmissibilité in vivo ont démenti ces craintes, démontrant une transmission se faisant principalement par voie aérienne.

De même, la continuité de l’activité industrielle impliquait d’échanger principalement à distance. En interne, avec les salariés pour qui le télétravail était possible à implémenter et avec les fournisseurs et clients. L’enquête menée en 2021 par 9altitudes et l’Observatoire des métiers et des compétences de l’Institut Mines-Télécom sur « L’impact de la crise Covid sur les entreprises du secteur industriel » révèle que 97% des entreprises interrogées ont déployés davantage d’outils digitaux afin d’interagir avec leurs clients à cause la crise sanitaire.

Ainsi, digitalisation, automatisation des process industriels et dématérialisation des échanges se sont imposés comme étant cruciaux pour maintenir l’activité pendant la crise sanitaire. Dans le contexte de la reprise, marquée par les pénuries et l’inflation, ces outils d’optimisation sont plus que jamais indispensables à l’industriel 4.0.

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